|
|
|||||
|
266
|
REGISTRES DU BUREAU
|
[i57i]
|
|||
|
|
|||||
|
Et ce d'aulant que Pharamond estoit de la nation d'Allemaigne, et que nostre Roy a voullu renouveller ceste ancienne alliance par le mariage qu'il a faict avec nostre Royne, fille de l'Empereur des AUc-maignes.
A costé droict et justement soubz le pied d'eslalt qui portoit la figure de Francion, estoit une aultre d'icelles tables d'attente, en laquelle estoient escriplz ces vers latins :
FRANCIO AB ILIACIS VENIERS, UT FAMA, RUIMS
Et XaNTHUM ET SlMOËNTA IN RlIE.NUM MUTAT ET IsTRUM,
Qui primus Francos Germanas duxit in oras (1>.
Et à l'aultre costé, au dessoubz justement du pied d'eslalt qui portoit la figure de Pharamond, estoit l'aullre table d'attente, en laquelle estoient escripte ces vers :
Rex Frascis lbges Piiahamundus tradidit auctis
GaLLICLM IN IMPERIUM; QUAS GESTES CAROLUS AMRAS Ut PRIMUS JUNXIT, SIC TU NUNC, CAROLE, JUNGIS '2>.
A l'ung des costez de cest arc, plus bas que la figure de Francion, estoit une niche dedans ledict ouvrage rustique, en laquelle estoit posée une Majesté de neuf piedz de hault, ayant ung visaige grave ct redoubté, tenant ung sceptre en une main, ung baston de justice en l'aultre, et plusieurs petites couronnes et sceptres à l'entour d'elle, pour monstrer que dès le commancement la majesté de noz Roys a esté grande et ne s'est seullement maintenue en sa grandeur, mais s'est augmentée et acrue en plusieurs païs et provinces, qui furent aultresfois royaulmes. Portoit ceste Majesté ung habillement à triple couronne, telle que les grands pontifes ont accoustumé de porter, à cause que ce royaulme est seullement tenu de Dieu, sans recongnoistre aultre supperieur; ct soubz ses piedz, plusieurs villes et Chasteaux, pour representer l'abondance des villes, cilez et bourgades subjectes à la majesté de noz Roys. Son manteau re-presentoit ung veloux pers, semé de fleurs de lis d'or, fourré d'hermines, mais taut bien resemblant le naturel que l'on ne pourroit mieux. Et estoit escript soubz ses piedz :
QlIO PRIMUM RATA EST TEMPORE MAGNA FUIT.
|
A l'autre costé, plus bas que la ligure de Pharamond, estoict une aullre niche entourée de rustique, en laquelle estoit aussi posée une Victoire année ai l'antique, de pareille haulteur de neuf piedz, ayant des aisles au dos, rompues par la moictié, pressant une Fortune soubz ses piedz, pour monstrer que la Victoire est ung partaige hereditaire et perpétuel en la maison de France, et qu'elle ne s'envolle jamais de leur race, comme les aultres qui ont des aysles inconstantes et ne peuvent arrester en ung lieu; la puissance delaquelle Victoire abaisse et rompt toutes fortunes, lant audacieuses qu'elles soient. Elle tenoit eu sa main dextre une branche de palme, qu'elle presentoit à la Majesté susdicte, pour confirmer ce que dessus, ct de l'aultre main la teste d'une Méduse, qui est le signe de la guerre, pour monstrer le moyen qu'a la France de résister et faire teste à ceulx qui vouldroient envier sa victoire, et eux tascher qu'elle est inséparable de noz Roys; que partant le plus grand heur que puissent avoir noz voisins est d'eux rendre tousjours bons amis et confederez dc nosd. Roys. Soubz les piedz de laquelle Victoire, estoit escript en grec :
ÂnTEPOS NlKH
qui signifie : Victoire sans ailes. Et au dessoubz, en latin :
SlARET UT HIC, CELERES VICTORIA PERDIDIT ALAS.
El ne fault oublier qu'au dessus de chacune des niches desd, deux figures, estoit une saillye portée sur deux consolateurs, où, soubz le plat fond de chacune desquelles, pendoit un gros feston dc fruictz, signifliant fertilité, qui convenoit'3' fort bien pour l'ornement desd, deux figures.
Au dessoubz de chacune desquelles figures, estoit ung stilobate de proportion et saillie convenable, selon l'ordre d'architecture, dont le quaré de chacun representoit le jaspe, bien fort resemblant le naturel.
Quand au berceau d'icelluy, depuis le hault jusques à l'impost, c'estoit ung compartiment de fueillages rozes et (leurs, bien et clextrement elabouié, au mi-
|
||||
|
|
|||||
|
'■' Nous corrigeons ainsi la fin de ce dernier vers, au lieu de la leçon r. Cermant) dixit in orisn que l'on retrouve dans les deux Registres.
--' A la suite de ces 1rois vers latins, l'auteur a inséré dans la relation imprimée un petit poème de Pierre de Ronsard, "premier poète de France.-, retraçant en quarante-deux vers la biographie de Francion; -lesquels, pour le peu de place qui restoit vuide audict arc n'y auroient peu estre misn (fol. io i").
f-' Var. -contenoit-. (A); le mot convenoit que donne le Registre B est évidemment préférable.
|
|||||
|
|
|||||